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Jean C. Baudet

Anne-Michele Hamesse et les ecrivains belges

5 Février 2016 , Rédigé par jeanbaudet.over-blog.com Publié dans #Littérature, #Belgique

J’ai participé, hier soir, à la réunion du Conseil d’administration de l’AEB, qui avait un point crucial à l’ordre du jour : la désignation « en son sein » (conformément aux statuts) d’un nouveau président. C’est que l’Association des Ecrivains belges en langue française, fondée en 1902 par Octave Maus, était sans président depuis décembre 2015, du fait de la démission pour raison de santé du président Jean Lacroix. Et l’on sait que, sans capitaine, un bateau est un peu ivre.

Malgré la pluie et le vent, j’ai donc quitté ma bibliothèque paisible et bien chauffée pour rejoindre la quinzaine d’administrateurs rassemblés dans un des salons de la Maison des Ecrivains, chaussée de Wavre à Ixelles, qui est aussi le siège du Musée Camille Lemonnier (né et mort à Ixelles), actuellement en cours de rénovation. Soit dit en passant, Ixelles est peut-être la commune la plus littéraire de la région bruxelloise, avec plein de souvenirs de grands écrivains belges qui y sont nés et qui hantent encore ses rues et ses avenues, sous la pluie et dans le vent.

Les délibérations se sont déroulées sous la conduite de France Bastia, présidente d’honneur de l’AEB, romancière, rédacteur en chef de la Revue Générale. Le fameux consensus, qui pèse si bien le pour et le contre, et qui est toujours un compromis, a désigné comme nouveau président des écrivains belges Anne-Michèle Hamesse, auteur de plusieurs romans, parmi lesquels je cite, sans être complet : Natale (Luce Wilquin, 1994), Le jeune homme de Calais (Wilquin, 1995), Bella disparue (Wilquin, 1997), Villa Théodore (Wilquin, 2003), Les années Victoire (Novelas, 2012).

Le bureau de l’AEB est donc maintenant formé par le nouveau président, avec Renaud Denuit, vice-président, Michel Stavaux, secrétaire général, et Jean-Loup Seban, trésorier.

Je suis rentré chez moi, dans le vent et sous la pluie, satisfait. L’AEB est en de bonnes mains. Or c’est, à Bruxelles mais pour toute la Belgique, un lieu de résistance littéraire et intellectuelle, où l’on peut encore célébrer quelques mots de la langue française, où l’on peut encore libérer la parole et participer à l’effort d’émancipation des consciences, par les livres, dans leur belle multiplicité. Car il faut, de plus en plus, se méfier des lecteurs d’un seul livre.

Mais j’ai quand même un regret. Il aurait fallu, pour respecter la sainte diversité, que le nouveau président soit à la fois un homme et une femme, un hétéro et un homo, un jeune et un vieux, un Bruxellois, un Wallon et un Flamand (qui écrirait en français), un Belge et un immigré, un romancier et un essayiste, un dramaturge et un poète, un blanc et un noir, un travailleur et un chômeur, un chauve et un chevelu, un néo-libéral et un paléo-socialiste, un carnivore et un végétarien, un buveur de vin et un buveur de bière (y a-t-il des buveurs d’eau parmi les écrivains belges ?), un lève-tôt et un lève-tard, un fumeur et un non-fumeur, un automobiliste et un piéton, un tragique et un comique, un pince-sans-rire et un pisse-vinaigre, un m’as-tu-vu et un m’as-tu-lu, un prosaïque et un versificateur, un ancien et un moderne.

Une vidéo de l'auteur :

https://www.youtube.com/watch?v=HZNSrBg25XQ

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E
Je suis confiante dans le fait que Madame Hamesse est un excellent choix, à la fois respectueux de l'écriture et aussi ouvert à la découverte de nouveaux auteurs passionnés et enthousiastes...
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