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Jean C. Baudet

Jean Baudet lecteur de Lenine

22 Juin 2016 , Rédigé par jeanbaudet.over-blog.com Publié dans #Philosophie, #Matérialisme

Voici quelques extraits du grand livre de Lénine, Matérialisme et empiriocriticisme (1909), ouvrage délicieusement énergique et joyeusement subversif, tout à fait d’actualité en ces temps de « retour du spirituel ».

« Nous avons observé (…) dans toutes les questions de philosophie (…) la lutte entre le matérialisme et l’idéalisme. Nous avons toujours trouvé, sans exception, derrière un amoncellement de nouvelles subtilités terminologiques, derrière le fatras d’une docte scolastique, deux tendances fondamentales, deux courants principaux, dans la manière de résoudre les questions philosophiques. Faut-il accorder la primauté à la nature, à la matière, au physique, à l’univers extérieur et considérer comme élément secondaire la conscience, l’esprit, la sensation, le psychique, etc., telle est la question capitale qui continue en réalité à diviser les philosophes en deux camps importants. La cause de milliers et de milliers d’erreurs et de confusions dans ce domaine, c’est que, sous l’apparence des termes, des définitions, des subterfuges scolastiques, des jongleries verbales, on n’aperçoit pas ces deux tendances fondamentales.

Le génie de Marx et d’Engels consiste précisément en ce que, pendant une très longue période – près d’un demi-siècle – ils s’employèrent à développer le matérialisme, à faire progresser une tendance fondamentale de la philosophie, sans s’attarder à ressasser les questions gnoséologiques déjà résolues (…) en balayant impitoyablement, comme des ordures, les bourdes, le galimatias emphatique et prétentieux, les innombrables tentatives de « découvrir » une nouvelle tendance en philosophie, une nouvelle direction, etc. Le caractère purement verbal des tentatives de ce genre, le jeu scolastique de nouveaux « ismes » philosophiques, l’obscurcissement du fond de la question par des artifices alambiqués, l’incapacité à comprendre et à bien se représenter la lutte de deux tendances fondamentales de la gnoséologie, c’est ce que Marx et Engels combattirent et pourchassèrent tout au long de leur activité.

(…)

La théorie matérialiste de la connaissance est une arme universelle contre la foi religieuse, non seulement contre le religion des curés, religion ordinaire, connue de tous, mais aussi contre la religion professorale, épurée et élevée, des idéalistes obnubilés. »

Du marxisme à l’éditologie il y a filiation, mais aussi dépassement, par élimination des résidus idéalistes qui altèrent le matérialisme « dialectique » (notamment la sacralisation du prolétariat), j’y reviendrai sans doute dans de prochains billets. Mais citons quelques auteurs du « galimatias emphatique et prétentieux » qui mériteraient d’être « balayés impitoyablement » : Husserl, Jaspers, Heidegger, Gadamer, Foucault, Ricoeur, Levinas, Deleuze, Badiou. La liste n’est pas complète, hélas.

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