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Jean C. Baudet

Journal métaphysique 002

13 Septembre 2012 , Rédigé par jeanbaudet.over-blog.com

La découverte de la profonde unité entre Penser, Être et Souffrir doit d'abord être recadrée dans l'histoire, et je dois constater que l'évolution de la conscience est passée par les trois étapes du Penser (Thalès), de l'Être (Aristote) et du Souffrir (Heidegger), et par le fait même de ces évocations ma méditation risque de s'enliser dans l'érudition ou, pire encore, dans la littérature. Car qu'importe que le lien entre pensée et existence ait été théorisé d'abord par Descartes, ou par Brentano, ou par Husserl ? Ce que je tiens pour un aboutissement - et peu importent les déterminations historiques dont je dépends - c'est d'avoir conceptualisé le lien entre souffrance et existence. Car l'être-pour-la-mort est encore une idée trop abstraite : ce n'est que la négation d'une affirmation, et la mort ne s'oppose à la vie que comme l'ombre à la lumière. Mais la réalité, c'est que je souffre, et pire encore, que je vais souffrir de plus en plus. Je n'ai pas encore vécu ma saison en enfer, mais elle approche.

 

Mon analyse observationnelle (les choses) et introspective (le moi) me conduit aux profondeurs abyssales de mon existence, avec ses déterminations que j'énumère dans mon autobiographie (le matériau du philosophe n'est rien d'autre que son autobiographie) : 1944, études de philosophie, conscience des rapports entre technique et culture (Henri Van Lier), enseignement de la philosophie (1966-1973, 1985-1993), historicité de la science (Gaston Bachelard), primat civilisationnel de la technique (Bertrand Gille), rencontres : Guy Le Marchand, Melvin Kranzberg, lectures, conférences, livres écrits, livres publiés.

 

Mais il faut sortir du moi pour aborder non pas le non-moi ni l'absolu - qui sont des rêves théoriques - mais l'être-pour-moi, c'est-à-dire le réel dont je dépends, et donc la réalité dont je souffre et dont je souffrirai. Car si mon être se conjugue au présent (moi est une présence), l'être-pour-moi se conjugue au futur (à l'avenir, je souffrirai).

 

D'où une vicariance ontologique : à la dualité "être-temps" de Heidegger correspondent le couple "technique-histoire" et le couple "humanité-besoin". Mais comment SORTIR du temps, de l'histoire, du besoin ? De quelque côté que j'aborde la question, je me cogne aux murs du moi, aux limites du je. Le saut ontologique me semble impossible de mon être souffrant à l'être de ma souffrance.

 

Pour info, deux vidéos : Canal C (Namur)

Librairie Filigranes (Bruxelles)
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