Il ne faut pas confondre philosophie et philosophie ! Le terme « philosophie » apparaît...

Il ne faut pas confondre philosophie et philosophie ! Le terme « philosophie » apparaît dans la langue grecque – philosophia – au Vème siècle avant notre ère. Il désigne un système de pensée original et profondément novateur, qui consiste à se méfier des traditions littéraires et religieuses, à les rejeter, c’est-à-dire à les mettre entre parenthèses, afin de fonder la connaissance des choses et l’élaboration de règles de comportement (éthique) à partir d’une « table rase ». Les premiers « philosophes » signalés par l’historiographie sont Thalès de Milet, Anaximandre de Milet, Anaximène de Milet, Pythagore de Samos, Héraclite d’Ephèse, Parménide d’Elée… La philosophie, sensu stricto, est donc le mode de recherche intellectuelle né en Grèce et adopté par une lignée de penseurs, parmi lesquels les plus grands seront des Grecs (Aristote), puis des Européens (le Français Descartes, l’Allemand Kant), et à partir du XXème siècle des auteurs de tous les continents. On l’appelle donc « philosophie occidentale », ou encore « philosophie universitaire ».

Le terme « philosophie » désigne aussi, par abus de langage, toute pensée quelque peu systématique, et l’on parle de la philosophie des Egyptiens des temps pharaoniques, de philosophie chinoise, de philosophie maya, de philosophie bantoue, de philosophie arabe, de philosophie indienne, de philosophie orientale, etc. Toutes ces « philosophies » se caractérisent par l’acceptation non critique de traditions. En particulier, toutes les soi-disant philosophies non occidentales acceptent la réalité du « sacré ».

En résumé, nous pouvons dire que la philosophie sensu stricto (la philosophie des philosophes) a le statut épistémologique d’une science (épistèmè) et que la philosophie populaire, qu’elle soit archaïque ou postmoderne (la philosophie « de comptoir »), a le statut d’une opinion (doxa).