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Jean C. Baudet

De l'homme

C’est pourtant simple : il y a des hommes, et ils finissent toujours par crever.

Pourquoi faire des phrases ? Pour masquer la puanteur de ces cadavres en sursis ?

Je suis déjà en train de pourrir. Et vous ?

Aujourd’hui, j’ai humé les odeurs fades, douces et presque suaves, de mon presque cadavre.

Ce n’est pas parce que Mozart m’enchante que l’Humanité possède une quelconque valeur.

La valeur de l’Humanité ne se démontre pas par le génie de quelques-uns de ses représentants.

 

Et puis, tant de « grands hommes » ne furent rien d’autre que le fils de leur père.

Quelle admiration peut-on avoir pour un grand industriel, s’il a reçu en héritage l’entreprise de son père ?

Comment admirer un grand savant si l’on sait qu’il a bénéficié, pour se lancer dans la carrière des laboratoires, de l’utile influence de ses parents ?

Il y a des biographies de « grands hommes » qui sont de véritables réquisitoires.

Il y a bien sûr des gens qui ont fait des choses qui m’impressionnent, l’Odyssée, la colonisation du Congo, le Parthénon, Saint Louis Blues

Freud a inventé la psychanalyse pour augmenter la clientèle de son cabinet, car il voulait améliorer ses revenus, afin de pouvoir se marier…

Les mobiles les plus secrets de l’aventure humaine dévoilés par un petit bourgeois qui voulait une femme et des enfants

Nietzsche était fou, tout simplement.

Quels furent les mobiles de Lavoisier, d’Einstein, de Sophocle, de Darwin, de Baudelaire, de Botticelli ?

Quelle admiration ressentir pour un « grand homme », s’il a bénéficié de la bonté de ses chromosomes ?

 

Je déteste la famille, car elle est biologique.

On a un frère ou un cousin comme l’on a une sueur puante derrière les oreilles, ou des hémorroïdes.

Un frère, une mère, c’est comme une oreille : on ne peut pas facilement s’en débarrasser.

Mais la comparaison a ses limites : j’ai besoin de mes deux oreilles.

 

Pour ceux qui se plaignent de leur solitude.

Voulez-vous vraiment vivre avec un être qui claque bruyamment les portes (voilà pour l’ouïe), qui allume la lumière quand vous tentez de dormir (voilà pour la vue), qui transpire une sueur qui sent la vieille soupe aux poireaux (voilà pour l’odorat) ?

Voulez-vous vraiment être accompagné dans l’existence par un être qui vous agace tous les sens ?

Démographie : le pullulement des corps et la raréfaction de l’esprit.

Ils n’ont quand même pas tous une âme ?

La nature humaine se révèle à peine dans les musées, un peu dans les conseils d’administration, et tout à fait dans les bordels.

L’amour du prochain ? Six milliards et sept cent quatre-vingt-dix-neuf millions d’hommes et de femmes à « aimer » ? Est-ce bien raisonnable ?

Il y a des chauves qui coupent les cheveux en quatre.

Le barbu est à poil sans même se déshabiller.

Dieu créa l’homme à son image. Avec un anus.

Ne jamais oublier que, statistiquement, il y a dans tout échantillon de la population humaine de 12 à 20 % d’imbéciles.

Sur dix personnes que vous croisez, une ou deux ne disposent même pas d’une intelligence moyenne.

L’homme a besoin de quinze à vingt ans pour atteindre la maturité physique, et il lui faut plus ou moins cinquante ans pour arriver à la maturité intellectuelle. C’est dire que la plupart n’y arrivent pas.

 

Ils appellent « humanisme » ce que je nomme « défense et illustration des descendants du singe ».

La déclaration des droits de l’homme ? Vaut rien. Ecrite par des hommes.

Et nous irons peut-être même jusqu’aux vulgarités, si elles nous aident à révéler l’être de cette pourriture enveloppée dans un grand sac de peau.

Ils se disent égaux les uns aux autres, et ont inventé la justice, les taxis, le préservatif en caoutchouc et l’éthique.

Ils sont surtout laids. Affreux à la naissance, comme des choses inachevées, plus horribles encore à la fin, vraiment repoussants, avec des glaires et des suintements.

Oui, ils sont vraiment très laids.

Les avez-vous déjà observés, le matin, dans une station de métro ? Les animaux, dans un jardin zoologique ou dans une étable, ne sont pas aussi vilains.

Il n’y a pas de fumée sans fumeur.

Il n’y a pas de tué sans tueur.

Ils dénoncent la rhétorique sans savoir ce que c’est.

Il se vantait d’avoir des poils au cul.

Il est facile de se taire quand on n’a rien à dire.

Pourquoi les riches sont-ils plus rares que les pauvres ?

La réalité humaine n’est ni sociologique, ni psychologique, ni historique. Elle est chimique : l’homme est un mélange d’eau, de protéines et de matières puantes.

Le problème est de savoir qui est le plus homme : la victime ou le bourreau ?

L’homme, ne sachant pas ce qu’il doit faire, ne devrait pas s’en faire.

L’homme qui en savait trop avait la mort aux trousses.

Les hommes ont faim parce que la nature leur a donné un estomac.

Le cul-de-jatte n’a pas besoin de chaussures.

Le cul-de-jatte n’a pas besoin non plus de chaussettes.

Le chausseur ne sourit pas au cul-de-jatte.

Le bottier non plus.

 

L’analphabète n’a besoin de papier que pour aller aux lieux d’aisance.

L’illettré n’a pas besoin de livres.

L’inculte n’a pas besoin de mes aphorismes.

Le socialiste n’a pas besoin de penser. Le Parti pense pour lui.

Le communiste encore moins.

On ne juge pas un homme à la longueur de ses bretelles.

Seul le chirurgien va vraiment au fond des choses humaines.

Seule l’histoire des techniques révèle ce qu’est la nature humaine.

Seule l’histoire des techniques nous apprend que le progrès est fils du besoin.

Si tous les gars du monde… Bah, qu’ils fassent ce qu’ils veulent…

Si tous les gars du monde... Bah, qu’ils aillent se faire f....

Dans l’histoire des hommes, la copulation a précédé le langage.

La fornication a précédé la littérature. D’ailleurs, la littérature s’en souvient.

Forniquer, c’est niquer fort.

La communication humaine a commencé par le sexe.

Le sexe bien avant les littératures et la philosophie.

L’homme a niqué avant de paniquer.

Dans ta bibliothèque, tu as tout lu. Et dans ta vie ?

Dans un hôtel de passe, il allait et venait…

Je ne vois pas à quoi peut servir un homme. On ne peut même pas en manger.

 

Ils sont tous égaux. C’est vrai : ils vont mourir.

Ils sont tous égaux à la fin. Mais en attendant ?

Ils sont tous égaux en droits. Et en devoirs ?

Je sais où se trouve le peuple le plus bête de la Terre.

S’il n’y avait pas de races, il n’y aurait pas de racisme.

S’il n’y avait pas d’étrangers, il n’y aurait pas de xénophobie.

S’il n’y avait pas de pestes, il n’y aurait pas de pesticides.

S’il n’y avait pas d’enfants, il n’y aurait pas d’infanticides.

Il n’y aurait pas de pédophiles non plus.

Plus je vois les hommes, plus j’aime le cassoulet.

Plus je vois les hommes, plus j’aime le canard laqué.

 

Un génocide ? Peut-être. Mais comment choisir ?

Au XXe siècle, on s’est souvent trompé de génocide.

La guerre n’est que la concentration, dans le temps et dans l’espace, de décès de toutes manières inéluctables.

La guerre ne tue que des hommes de toutes façons déjà condamnés à mort.

Mais la guerre ne tue pas toujours ceux qu’il aurait fallu qu’elle élimine.

Quelle différence entre 100 morts en un jour et 100 jours avec un décès quotidien ?

Les horreurs de la guerre ? Sans doute... Mais la honte de certaines paix ?...

Une guerre est toujours utile. Du moment qu’il y a des morts...

Une balle dans la nuque est plus rapide que l’étouffement de la pneumonie ou les douleurs taraudantes du cancer.

Les enfants, dans soixante ans, seront des vieillards. Autant les tuer tout de suite.

La guerre est un exercice d’euthanasie mené à l’échelle industrielle.

Cela pourrait être une efficace technique d’eugénisme.

Tuer les moches pour qu’il ne reste que les beaux. Mais pourquoi faudrait-il que l’Humanité soit belle ?

Il faut surtout que la guerre tue les croyants, car ceux-ci iront beaucoup plus vite au Paradis.

La gloire du soldat : envoyer un homme jouir de la vie éternelle.

Il ne faut donc pas tuer les athées.

La guerre est un excellent remède contre l’ennui.

La guerre est le temps séparant deux paix.

La paix étant le temps qui sépare deux guerres.

C’est tout à fait épouvantable de brûler dans un char atteint par un projectile incendiaire. Est-ce mieux, les dernières heures de la peste ?

 

Ecologie : planter des arbres, ou tuer des hommes ?

Les arbres absorbent le CO2. Les hommes en produisent.

L’accord de l’homme et du monde, c’est le cadavre.

Avant de mourir, l’homme peut boire du vin de Bourgogne ou de Bordeaux.

Il peut manger des graisses animales, des sauces et des saucisses, du foie gras, du chili con carne, du couscous, du jambon, des hamburgers, avec ou sans ketchup, des frites avec de la mayonnaise, du hachis Parmentier, du pâté de foie pur porc avec des petits cornichons, des huîtres, des paupiettes de veau, du bœuf Strogonoff, du chateaubriand Rossini, des œufs mimosa, de la sauce gribiche.

Là, je n’ai pas pu me résoudre à « faire court ».

Il peut aussi fumer du tabac blond, priser du tabac noir, rêvasser dans un fauteuil, lire les œuvres complètes de Jean C. Baudet (je recommande), aller au cinéma, au théâtre, au bordel, dans un musée, à l’église, à la mosquée, à la synagogue, au concert, se mettre l’index droit dans la narine gauche, puis dans la narine droite, se couper les ongles des orteils, écouter un disque de Claude François, ou de Christophe Willem, ou de Léo Ferré, ou d’Henri Salvador, il peut également tondre le gazon de sa pelouse, aller à la chasse, perdre sa place, travailler dans un ministère (mais il doit avoir préalablement réussi des examens), travailler en noir, faire l’amour, étudier le calcul différentiel, le calcul matriciel, le calcul vectoriel, le calcul tensoriel, et même le calcul intégral, il peut faire du nudisme, de la voile, du skate board, de l’alpinisme, apprendre à jouer du violon, de l’harmonica, du bandonéon.

Il peut collectionner des boîtes d’allumettes, des ouvrages sur la cuisine chinoise, des estampes japonaises, des cartes postales, des épingles de nourrice, des pinces à linge, des pinces sans rire, des pince-nez, des pinces monseigneur, des pinces multiprises, des pinces coupantes, des pincées de sel, des pincées de paprika, il peut se taire. Il peut d’ailleurs, après s’être tu, se remettre à boire du vin de Bourgogne ou de Bordeaux, manger des graisses animales, des sauces et des saucisses, du foie gras, et se taire à nouveau.

Tous les chemins mènent à la mort.

Il y a trop de monde dans le monde.

Il reste à inventer l’humanocide.

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