Sur la philosophie au Japon

Le plus ancien écrit connu du Japon date de 712, c’est le Kojiki, rédigé par O no Yasumaro (mort en 723), une chronique qui expose les mythes des kamis, les esprits du shintoïsme, qui est un animisme. En 720, O no Yasumaro, aidé de quelques historiens, fait paraître le Nihon shoki, une chronique du Japon. Ces deux ouvrages sont les plus anciennes sources dont nous disposons pour connaître la pensée japonaise à ses débuts. Elle était basée sur trois courants idéologiques d’essence religieuse, le shintoïsme japonais, ainsi que le confucianisme et le bouddhisme, importés de Chine. La philosophie proprement dite (c’est-à-dire la pensée libérée des croyances religieuses) n’existe pas encore, il faudra attendre l’ère Meiji (avènement de l’empereur Mutsohito en 1867) pour voir des auteurs japonais s’inscrire dans la tradition de pensée philosophique, par suite des contacts qui se multiplieront entre le Japon et l’Occident.

En 1877 est fondée l’Université Impériale de Tokyo, sur le modèle des universités européennes. En 1891, Kitaro Nishida (1870-1945) s’inscrit à l’Université de Tokyo, où il suit les cours du philosophe russe Raphael von Koeber (1848-1923), qui enseignait en anglais.

En 1897, Seiichi Hatano (1877-1950) publie, en japonais, Une esquisse de l’histoire de la philosophie occidentale. La même année voit la fondation de l’Université Impériale de Kyoto. En 1908, Hatano publie encore Les origines du christianisme.

En 1910, Kitaro Nishida commence à enseigner la philosophie à l’Université de Kyoto (ses disciples formeront ce que l’on appellera l’« Ecole de Kyoto »). L’année suivante, il publie ses Etudes sur le bien.

En 1920, Hatano publie L’essence de la philosophie de la religion et ses problèmes fondamentaux. En 1921, il publie une Histoire de la pensée religieuse occidentale. La même année paraît Philosophie de la religion, de Ken Ishihara (1882-1976).  

En 1932, Hajime Tanabe (1885-1962) fait paraître La philosophie et la dialectique de Hegel. En 1933, Shuzo Kuki (1888-1941) publie La philosophie de Heidegger, et Tanabe publie des Eléments de philosophie. En 1935, Seiichi Hatano publie Philosophie de la religion.

En 1939, Kuki publie L’homme et l’existence, dans la lignée de l’existentialisme heideggérien.

En 1940, Keiiji Nishitani (1900-1990) fait paraître Philosophie de la subjectivité ordinaire, et en 1941 Vision du monde et vision de la nation. En 1945, Seiichi Hatano publie Temps et éternité. En 1948, Hajime Tanabe est l’auteur de La dialectique du christianisme. En 1950, Hatano publie encore Introduction à la philosophie de la religion.

Nishitani publiera encore : Dieu et le néant absolu (1948), La religion, la politique et la culture (1949), Sur le bouddhisme (1982), Nishida Kitaro, l’homme et sa pensée (1985).