Trouver l’introuvable

Le philosophe authentique ne cherche pas le Bonheur. Il ne cherche pas davantage la Justice, l’Egalité, le Bien, le Plaisir, et autres fadaises semblables. Il cherche la Vérité : « Veritas est adequatio intellectus et rei » (Thomas d’Aquin). Et en cherchant bien, il trouve que la Vérité est introuvable. Aussi les « grands » systèmes proposés par les « grands » penseurs, tant admirés dans les écoles (platonisme, aristotélisme, néoplatonisme, averroïsme, thomisme, cartésianisme, spinozisme, monadologie, sensualisme, kantisme, hégélianisme, positivisme, empiriocriticisme, marxisme, néokantisme, néothomisme, psychanalyse, phénoménologie, existentialisme, sartrisme, personnalisme, structuralisme…), ne sont-ils que « fumus et ventus », de la fumée et du vent. Il y a plus de profondeur chez Protagoras, chez Gorgias, cher Pyrrhon d’Elis, chez Arcésilas de Pitane, chez Timon de Phlionte, chez Carnéade de Cyrène, chez Enésidème, chez Favorinus d’Arles, chez Sextus Empiricus que chez Descartes, Kant, Hegel et Heidegger réunis.

Trouver que la Vérité est introuvable, c’est trouver la Vérité. Qui n’est pas une révélation divine, qui n’est pas la marche des étoiles découverte dans le ciel nocturne ni la loi morale découverte dans ma conscience, mais qui est le Doute suprême et absolu, rayonnant de lumière, qui s’impose à moi à la fin de ma vie.