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Jean C. Baudet

Sur les fondements psychometriques du scepticisme

15 Juin 2018 , Rédigé par jeanbaudet.over-blog.com Publié dans #Psychométrie, #Epistémologie, #Scepticisme

Arrivé à la fin de ma vie, je peux bien l’avouer : je suis incapable de comprendre les propriétés des groupes de Lie ; je ne dispose pas d’une intelligence suffisante pour discerner les déterminations des champs de Yang-Mills ; je ne maîtrise pas suffisamment les concepts de l’analyse tensorielle ou du calcul des spineurs ; et je suis donc dans l’impossibilité d’appréhender valablement la chromodynamique quantique, qui est la base élémentaire de la Science du XXIème siècle ! Comment pourrais-je alors espérer apporter une contribution utile à la Philosophie (qui doit être la connaissance de tout le Réel, c’est-à-dire « l’Être »), si je n’ai pas les forces mentales suffisantes pour comprendre les rudiments de la Science (qui n’est que la connaissance de la partie observable du Réel, « l’Univers ») ?

Aussi bien, je me méfie des affirmations, si souvent dogmatiques et péremptoires, et parfois même arrogantes et fanatiques, de ces penseurs universels qui prétendent définir « le sens de la vie » et connaître les modalités de « la vie après la mort », mais qui ignorent tout de la Physique et de la Biologie. Quant à moi, devenu conscient de mes insuffisances psychiques, j’ai renoncé à connaître et à comprendre « l’Être en tant qu’être », qu’Aristote appelait « to on è on ».

Ignorant décidément ce qu’est l’Être, je me vois incapable de proposer des choix apodictiques concernant les parties de l’Être, et notamment sur ces « êtres jetés dans le monde et dont l’être est de se questionner sur leur être » (et, plus encore, sur leur devenir…), c’est-à-dire sur les hommes ! C’est ainsi que je ne puis, philosophiquement (ce qui signifie avec la plus grande exigence intellectuelle, soit absolument), affirmer ou infirmer que tous les hommes sont « libres et égaux en dignité et en droits », car comment saurais-je apprécier le libre arbitre ou l’égalité chez les humains, si je ne comprends pas ce qu’est un quark ou un électron ? Un électron est infiniment plus simple qu’un homme !

A vrai dire, je pense (mais avec une intelligence limitée) que l’homme actuel, dont plus de 7 milliards d’exemplaires sont observables, souillant la Terre de leurs déjections, est une transformation du singe (primatologie), un aboutissement de l’enfant (psychogénétique), une amélioration du sauvage (ethnographie), un cas particulier du fou (psychiatrie). Ainsi je vois la primatologie, la psychogénétique, l’ethnographie et la psychiatrie comme les quatre portes d’entrée monumentales du temple des « sciences humaines », encore en construction. Mais cet admirable temple, auquel ont magistralement contribué les Darwin, les Binet et les Piaget, les Durkheim et les Weber et les Lévy-Bruhl, les Freud et les Goldstein, est-il basé sur des fondements solides ? Suffit-il d’être un homme pour découvrir ce qu’est un homme ?  

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