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Jean C. Baudet

Les travaux de l’intelligence au XXeme siecle

22 Septembre 2018 , Rédigé par jeanbaudet.over-blog.com Publié dans #Philosophie, #Histoire, #Science

Au cours du XXème siècle, la population mondiale est passée de 1,55 milliard de personnes en 1901 à 6,09 milliards en 2000 ! Pendant ce temps, quelques dizaines de philosophes (quelques dizaines seulement, parmi des millions d’individus se contentant de vivre et de mourir) inventaient la phénoménologie transcendantale, l’existentialisme et le structuralisme. D’autre part, quelques dizaines de chercheurs scientifiques (quelques dizaines seulement) inventaient l’unification ensembliste de la logique et des mathématiques (Cantor, Russell, Bourbaki), la théorie de la relativité (Einstein), la mécanique quantique (Planck, Bohr, Schrödinger, Born), la physique des particules élémentaires (Thomson, Rutherford, Chadwick, Feynman, Gell-Mann), la cosmologie (Hubble, Lemaître), la biologie moléculaire (Pauling, Watson, Crick, Sanger)…

Qui ne voit le spectaculaire contraste entre la productivité de la Science et la stérilité de la Philosophie ? Ici, des textes certes très nombreux, admirables de « subtilité » et de « profondeur », mais aucun ne débouchant sur la moindre petite application utile pour la vie de milliards d’hommes. Là, des inventions par centaines, par milliers, transformant du tout au tout la condition humaine, c’est ce que l’on appelle la Technologie. Ici, chez les philosophes, on apprend pompeusement que « l’homme est un être pour la mort » (Heidegger) ou que « l’enfer, c’est les autres » (Sartre). Là, chez les scientifiques et les ingénieurs, on apprend que E = m.c² (Einstein) et que H(f) = E.f  (Schrödinger), formules grandioses à la base de la neutronique (énergie nucléaire) et de l’électronique (synthèses chimiques, informatique, télécommunications, robotique, intelligence artificielle).

L’intelligence humaine a fait progresser jusqu’à des sommets sublimes la connaissance de la Matière. Elle n’a pas encore progressé nettement dans la connaissance de l’Esprit. Les émules de Heidegger n’en savent pas plus, sur le sens de la vie et de la mort, que les disciples d’Aristote ou de Platon.

Ma question est alors : est-ce le philosophe qui doit analyser et critiquer les résultats de la Science, ou est-ce le scientifique qui doit examiner, disséquer et évaluer les résultats de la Philosophie ? S’il existe bien une « philosophie des sciences », trop souvent prétentieuse et pédantesque, ne faudrait-il pas développer une « science des philosophies » ?

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